Le sébaste continue son déclin dans le golfe du Saint-Laurent

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La biologiste en évaluation des stocks, Caroline Senay. (Photo : MPO)

Selon le relevé scientifique d’août dernier, l’estimation de la biomasse totale de deux espèces, mentella et fasciatus, est tombée sous la barre des 2 millions de tonnes métriques. 

Depuis le pic de 4,3 millions de tonnes enregistré en 2019, les stocks présentent un taux de mortalité naturelle élevé, avec baisse moyenne de 25% par année, illustre la biologiste à l’Institut Maurice-Lamontage Caroline Senay. 

Le poisson rouge est victime du phénomène de densité-dépendance négative, c’est-à-dire que son abondance est trop grande pour la quantité de ressources disponibles, poursuit-elle. 

 

D’ailleurs, la relance de la pêche commerciale n’a pas d’impact à proprement parler sur la ressource à ce stade-ci. La semaine dernière, les pêcheurs n’ont pris que 5% du quota de 60 000 tonnes métriques qui leur avait été alloué. 

Selon la biologiste, il est impossible de prédire à quel moment la population de sébaste se stabilisera, vu les nombreux bouleversements dans l’écosystème marin : réchauffement des eaux, changements dans les taux d’oxygène, variation des stocks d’autres espèces, etc. 

Elle note également que malgré la présence de juvéniles dans le golfe, le sébaste n’a pas produit de grandes cohortes depuis celles de 2011, 2012 et 2013. Ce constat est en phase avec le recrutement sporadique de la ressource, qui vient avec ses « booms » et ses creux, indique-t-elle. 

Conformément à ce que l’industrie de la pêche remarque, ces poissons restent petits, souligne Caroline Senay. 

 

Au final, même si la biomasse est en décroissance, les scientifiques recommandent un quota global de 253 000 tonnes, soit plus de quatre fois les volumes de captures alloués aux pêcheurs l’an dernier.